Solides et élégantes, les architectures rurales du Périgord et du Quercy comptent parmi les plus belles de France.Murs ocre jaune, toits abrupts recouverts de tuiles roses ou brunes, pigeonniers massifs perchés sur pilotis, caselles perdues au milieu du causse.....
De nombreuses maisons rurales ont été sauvées de la ruine à laquelle les vouait l'exode rural, par des citadins ou étrangers au pays épris de vieilles pierres.
1 - LES TOITS DE LAUZES
On "lève" la lauze, c'est-à-dire que l'on détache ces plaques d'une épaisseur de 3 à 5cm et d'une surface variable de 25 à 60cm de long sur 20 à 30cm de large et qu'il faudra retailler. De nos jours, on utilise essentiellement des lauzes récupérées sur de vieux bâtiments en ruine.
La technique de mise en place des lauzes nécessite des précautions particulières, de telles toitures pèsent environ 500kg au mètre carré, il faut 50 tonnes pour couvrir un bâtiment de 9m sur 6m. Posées en tas de charge sur une épaisseur de 35cm, les lauzes sont coincées sans mortier et sans ciment entre des lattes de châtaignier, elles mêmes fixées sur les arbalétriers.On comprend que la charpente doit être extrêmement robuste; charpente en chêne de forte section dont les éléments sont chevillés et mortaisés. Les arbalétriers et la poutre horizontale formant un triangle équilatéral (la ferme) sont espacés de 55 à 60cm. L'ensemble de cette charpente pèse un poids considérable. Les murs ont un épaisseur de 70 à 80cm.
Ces toitures ont toujours une pente de 60°, il faut en effet une telle inclinaison pour que l'eau de pluie glisse sans s'infiltrer entre lies pierres. Les lauzes servaient aussi à construire la coupole des cabanes de pierre toujours sans mortier, ou des fours et des pigeonniers. Quelques petits bâtiments assez rares, couverts en lauzes n'ont pas de charpente.
Sous ces toitures de lauzes il y a des combles. Ces greniers n'étaient pas habités et ne servaient qu'à mettre du grain. Pour aérer les combles on pratiquait de petites ouvertures, chatières ou houteaux qui rompaient la monotonie de ces longs toits.
2 - LES CABANES OU BORIES
On rencontre encore, isolées dans les champs ou plus rarement groupées en hameau, comme les cabanes du Breuil, ces petites constructions bâties en pierres sèches du sol au faîte du toit, toujours conique.
Leur utilisation passée est incertaine mais essentiellement liée à la viticulture. Ces abris accueillent les travailleurs et les bergers. On partage les repas et l'on s'y repose.
Parfois aménagées, elles possèdent une banquette, une cheminée ou mieux une citerne. Certaines sont encore utilisées comme granges ou remises à outils.
3 - ART ROMAN EN PERIGORD
Depuis la fin de l'occupation romaine, au IVe siècle, jusqu'au XIIe siècle, les invasions barbares se sont succédées dans leSud-Ouest vidant le pays de ses habitants. Les forêts gagnèrent les terres jusqu'alors exploitées en Périgord, d'où la dénomination de Périgord Noir.
.Au XIIe siècle, début de la Guerre de Cent Ans contre les anglais, le souci de peupler le pays pour éviter l'occupation anglaise, ainsi que de créer des barrières à l'avancée du catharisme, a été à l'origine de l'essor dans le pays de monastères abritant différents ordres religieux. Cette époque voit la construction de nombreuses abbayes et la restauration desanciennes avec de nouvelles techniques architecturales. On généralisa, par exemple, l'utilisation de la voûte en pierre en remplacement de la charpente en bois, vulnérable aux incendies.
Ce nouvel art de construire est connu sous l'appellation d'art roman. Correspondant à une période de renouveau démographique et de construction massive, cet art est largement représenté en Périgord, reconnaissable à ses formes pures, presque sévères, taillées dans un beau calcaire blond et lumineux qui est un des atouts majeurs de l'architecture périgourdine. Au XIIe siècle on compte quatre cents églises romanes en Périgord.