De nombreuses espèces d'oiseaux nichent à la pointe dans un panorama grandiose. Observation des oiseaux du Mois de Mars à Fin Juin, un spectacle inoubliable.
Son nom se traduit par la Grande forteresse. Du haut de son promontoire, la vue est splendide : on y aperçoit, sur la gauche, la pointe du van, le phare de Tévennec, l'Ile de Sein; en face, le cap de la Chèvre, les Tas de Pois, l'entrée du goulet de Brest, la pointe Saint-Mathieu; enfin à droite, on aperçoit les plage de Telgruc, Saint-Nic dominées par le Menez-Hom.
De nombreuses traces de vie primitive y sont présentes. Sur les deux versants, les stigmates d'une présence très ancienne sont visibles sous forme de rectangles ou l'herbe pousse plus verdoyante qu'ailleurs. Ces habitations étaient au nombre de 95, 44 sur le versant Ouest et 51 sur le versant Est. Elles étaient toutes construites de la même façon : rectangulaires, l'entrée coté mer, dans le sens de la pente mais à sol horizontal, ce qui obligeait leurs constructeurs à creuser d'avantage à une extrémité qu'à l'autre. Une épaisse couche de cendre indique une destruction par le feu. Un archéologue du nom de Paul Châtellier fît une exploration de ce village fortifié ou oppidum et y découvra une quantité de fers de lance, pointes de javelots, épées, haches, faucilles, et surtout beaucoup de poteries grossières c'est à dire fabriquées sans l'aide d'un tour.
Par sa situation géographique et la diversité de ses milieux littoraux, la Bretagne est une terre d'accueil privilégiée pour les oiseaux marins et les limicoles. Pour les oiseaux marins, c'est d'ailleurs la première région de France, tant par la diversité des espèces qui s'y reproduisent que par leur nombre.
Avec près de 2 730 km de côtes, la Bretagne offre une grande variété de milieux littoraux, falaises et îlots rocheux, îles sableuses et cordons de galets, vasières, etc. Qui plus est, la péninsule bretonne se situe sur les couloirs de migration de nombreuses espèces se reproduisant entre le nord-est du Canada et la Sibérie centrale. La région occupe donc une place stratégique pour accueillir les oiseaux marins à la recherche de sites de nidification, mais aussi ceux hivernant ou faisant escale entre deux étapes migratoires ; 17 espèces s’y reproduisent régulièrement
Sous le vocable oiseaux marins se cachent en fait des espèces véritablement marines et d'autres plus « terrestres ». Ainsi, le fulmar boréal, le puffin des Anglais ou encore le macareux moine vivent la plupart du temps au large dans la zone océanique bien au-delà du plateau continental. Ces espèces passent presque toute leur existence sur l'eau, ne touchant terre que pour nicher. Les alcidés comme le guillemot de Troïl, le pingouin torda ou le fou de bassan demeurent dans la zone côtière souvent plus poissonneuse qui surplombe le plateau continental. Le littoral est plutôt réservé à des espèces qui restent en vue des côtes pendant la journée et reviennent à terre pour passer la nuit (cormorans, goélands).
Enfin, de nombreux oiseaux des bords de mer s'aventurent aussi à l'intérieur des terres. Selon les espèces, on les trouve sur des plans d'eau, des terres cultivées, des décharges d'ordures ménagères (grand cormoran, sternes, goélands, etc.). Au cours de l'année, certaines espèces peuvent fréquenter aussi bien l'une que l'autre de ces zones.
En majorité, les oiseaux marins de Bretagne se reproduisent sur des îles et îlots inhabités hormis les îles d'Ouessant, Groix et Belle-Île-en-Mer qui accueillent des oiseaux marins nicheurs. Les autres se répartissent sur les falaises continentales du cap Fréhel, de Plouha, de la presqu'île de Crozon et du cap Sizun. A l'exception des milieux urbains colonisés par les goélands depuis une trentaine d'années et de quelques marais accueillant des sternes, les oiseaux marins ne se reproduisent pas à l'intérieur des terres dans notre région.
Chez 98 % des espèces d'oiseaux marins, la reproduction se fait en colonies. La taille de celles-ci varie, en Bretagne, de quelques individus à plusieurs milliers d'oiseaux. Sur un même site de nidification, plusieurs espèces peuvent coexister ce qui provoque compétition spatiale et prédation parfois au détriment de certaines d'entre elles. C’est le cas notamment de l’océanite tempête.
Les activités humaines sont une autre cause de limitation des populations d’oiseaux marins. Si, par le passé, des prélèvements humains d'œufs, de poussins ou d'adultes pour la consommation ou la chasse ont pu localement avoir un impact important, aujourd'hui ces pratiques semblent révolues en Bretagne. En revanche, sur certains sites, les plaisanciers et les pêcheurs à pied peuvent déranger les oiseaux en s'approchant trop près de leurs lieux de reproduction. Enfin, certaines espèces d'oiseaux marins ont connu des mortalités et des chutes d'effectifs suite aux grandes marées noires des dernières décennies.
Les 17 espèces d'oiseaux marins nichant régulièrement en Bretagne sont protégées par la réglementation française. Parmi les espèces protégées, certaines le sont au titre de la directive Oiseaux de 1979. L'annexe I concerne les espèces les plus menacées de la Communauté européenne, qui doivent faire l'objet de mesures spéciales de conservation en particulier pour leur habitat. Les oiseaux sont également protégés indirectement par la directive Habitats de 1992 dont l'objectif est de « contribuer à assurer la biodiversité par la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages ». Les directives Oiseaux et Habitats ont conduit à la création d'un réseau écologique européen Natura 2000 qui compte 73 sites en Bretagne, la plupart littoraux ou côtiers. Aujourd'hui, 32 réserves biologiques ou naturelles d'oiseaux marins nicheurs existent dans les quatre départements bretons. Elles appartiennent à l'État, au département, à une commune ou bien encore à l'Office national de la chasse et de la faune sauvage, à l'association Bretagne vivante ou à des propriétaires privés. Plusieurs organismes assurent la gestion des réserves : Bretagne vivante, la Ligue pour la protection des oiseaux, l'Office national de la chasse et de la faune sauvage, le conservatoire du littoral et le Groupe d'études ornithologiques des Côtes-d'Armor.
Les oiseaux limicoles : les pieds dans la vase entre deux étapes migratoires Avec son littoral étendu et son climat doux, la Bretagne offre des conditions très favorables à l'hivernage des limicoles mais aussi certaines espèces de canards et d’oies qui fréquentent en hiver par centaine de milliers les baies de la région. Quatre espèces de limicoles se reproduisent régulièrement ; une trentaine d'autres espèces de limicoles peuvent être observées dans la région, certaines en grand nombre à l'occasion de leurs mouvements migratoires.
En janvier, les ornithologues dénombrent en moyenne 250 000 voire parfois 300 000 oiseaux répartis sur une quinzaine de sites bretons. Ce sont essentiellement des bécasseaux variables, des huîtrier-pies et des pluviers argentés qui représentent à eux trois près de 80 % des effectifs de limicoles dans la région.
On y trouve aussi d'importants effectifs d'autres espèces de limicoles vulnérables tels que le grand gravelot et la barge à queue noire. Ces mêmes espèces fréquentent les herbus ou prés salés pour se reposer et y cohabitent avec des passereaux (pipits, bruants, etc.) et divers rapaces (busards, faucons, etc.).
Les principaux sites d'hivernage en Bretagne sont la Baie du Mont-Saint-Michel, l'estuaire et la baie de la Rance, l'anse d'Yffiniac, le littoral du Trégor, les baies de Morlaix et de Goulven, la rade de Brest, la rivière de Pont l'Abbé, la rade de Lorient, la baie de Quiberon, le golfe du Morbihan et la baie de la Vilaine.
A l'exception du Bécasseau variable, les populations de limicoles observées en Bretagne sont relativement faibles et souvent concentrées sur un nombre limité de sites géographiques ; néanmoins, ces effectifs modestes correspondent à une part importante de la population européenne pour plusieurs espèces (avocette, bécasseau sanderling). Les espèces qui nichent dans des sites difficiles d'accès comme les îles ou dans des réserves (huîtrier-pie, avocette et échasse blanche) augmentent. Mais globalement, d'autres espèces de limicoles (gravelots) sont en déclin du fait de la fréquentation croissante du littoral par les activités de loisir ou le tourisme.
Certaines espèces de limicoles sont protégées (toutes les petites espèces, ainsi que l'avocette, l'échasse blanche et l'oecnidème criard), d'autres sont chassables (l'huîtrier-pie, les courlis, les barges, les pluviers, la plupart des chevaliers, le bécasseau maubèche, les bécassines, etc.).
La principale réserve pour les limicoles nicheurs est la réserve naturelle des marais de Séné dans le Morbihan. L'État a confié la gestion de cette réserve de 410 ha, créée en 1996, à la commune de Séné, l'association Bretagne Vivante et l'amicale de chasse de Séné. Au printemps, avocettes élégantes et échasses blanches animent cette zone de protection spéciale et zone du réseau écologique européen Natura 2000 de leurs parades nuptiales. La réserve naturelle de la baie de Saint-Brieuc et de nombreuses réserves de chasse sur le domaine public maritime protègent les stationnements migratoires et hivernaux de limicoles. Au total, la Bretagne compte 47 de ces réserves de chasse maritime couvrant une superficie total d'environ 78 142 ha .